Chirurgie de la coiffe
La perforation de la coiffe des rotateurs est une pathologie très fréquente. Elle survient le plus souvent chez l’adulte de plus de 40 ans en raison d’une pathologie dégénérative des tendons ou/et d’un traumatisme (choc direct, étirement, luxation). Son diagnostic rapide évite les séquelles douloureuses. Son traitement consiste en une réparation des lésions par arthroscopie au cours d’une hospitalisation ambulatoire
2 Types de lésions tendineuses peuvent exister :
la rupture traumatique ( étirement, luxation de l’épaule, mouvement forcé)
la perforation dégénérative ( par usure et vieillissement), en sachant toutefois que ces 2 types sont très souvent liés et intriqués.
La rupture d’un ou de plusieurs tendons se manifeste par une douleur et une baisse de la mobilité active et de la force au niveau de l’épaule. Le bras devient difficile à mobiliser et les gestes de la vie quotidienne sont désormais douloureux voire impossibles.
C’est l’impotence fonctionnelle douloureuse du membre supérieur.
Sommaire :
- Pourquoi une opération ?
- L’opération – La suture arthroscopique
- Les soins post opératoires
- Rééducation et reprise d’activité
- Risques et complications
- Les résultats attendus
Pourquoi une opération ?
L’évolution naturelle d’une rupture des tendons de l’épaule se fait vers un élargissement progressif de la rupture et donc vers une gène fonctionnelle de plus en plus importante. De plus, en cas d’attente, la réparation chirurgicale devient plus difficile (rétraction tendineuse majorée) et le résultat de celle-ci plus incertain. Le but de la réparation de la coiffe est le soulagement de la douleur et la récupération de la mobilité ainsi que de la force au niveau de l’épaule. Elle permet de plus d’empêcher la dégradation progressive de l’articulation et de sa fonction.
Cette intervention est donc obligatoire en cas d’impotence fonctionnelle douloureuse prolongée, elle demeure très discutable (au cas par cas) en cas d’indolence ou en cas de récupération fonctionnelle rapide.
La suture arthroscopique
Une réparation de la coiffe consiste réinsérer le tendon rompu au niveau de son emplacement anatomique afin de restaurer sa fonction. Ce geste est réalisé sous arthroscopie, c’est à dire sans ouvrir l’épaule et en y accédant que par des petits orifices de moins de 1 cm.
L’arthroscopie respecte donc ainsi toutes les structures anatomiques et permet d’accéder à l’articulation sans agresser les muscles et les ligaments. Cette technique présente donc des avantages prouvés par rapport à la chirurgie traditionnelle à « ciel ouvert ».
– Cicatrices peu ou pas apparentes
– Pas de lésions musculaires
– Récupération fonctionnelle plus rapide
– Peu ou pas de saignement
– Risque infectieux moindre.
Plusieurs petites incisions de 5mm chacune sont réalisées autour de l’épaule. Un arthroscope, c’est à dire une petite caméra, est introduit par l’une d’entre elles pour visualiser l’ensemble de l’articulation et notamment la rupture tendineuse. Des instruments de petite taille sont introduits par les autres incisions pour réaliser le geste chirurgical.
Le geste chirurgical comporte plusieurs éléments qui sont illustrés dans la video ci-dessous : on réalise un nettoyage de l’épaule et une résection des tissus inflammatoires . L’os et le tendon sont avivés et préparés pour la réparation. Une ou plusieurs ancres sont mise en place au niveau de l’humérus . Les fils montés sur ces ancres sont passés dans le tendon et noués entre eux afin d’appliquer le tendon à l’os.
Après la suture tendineuse, une résection minime de l’épaisseur de l’os situé au dessus des tendons (acromion) est faite afin d’éviter tout contact excessif avec la suture tendineuse récente .
L’intervention qui dure de 45 minutes à 2 h en fonction de l’importance des réparations. L’hospitalisation est ambulatoire.
L intervention est réalisée sous anesthésie générale associée à une anesthésie loco regionale pour traiter les douleurs pendant et après l’intervention. Une importance particulière est portée au traitement des douleurs post opératoires. Une perfusion est laissée en place pendant 3 à 5 jours après l’intervention.
Les soins post opératoires
Après votre sortie à domicile, il est impératif qu’une infirmière vienne surveiller vos plaies et refaire vos pansements tous les 3 jours.
Une consultation chirurgicale est programmée à la 4ème semaine post-opératoire. En cas de nécessité celle-ci peut être plus rapide sur un simple appel de votre part.
Réeducation et reprise de l’activité
Pendant les 4 premières semaines après l’opération, votre épaule sera immobilisée dans une attelle spéciale. Celle-ci est amovible et vous pourrez vous même mobiliser votre coude et votre poignet selon les consignes qui vous aurons été données par le kinésithérapeute de la clinique. Les séances de rééducation commencent immédiatement.
A partir de la 4ème semaine post opératoire, les séances de rééducation comprendront une travail de récupération des mobilités. A partir de la 6ème semaine post opératoire, le travail actif pourra être débuté. L’attelle est généralement enlevée totalement et définitivement à partir de la 6ème semaine post-opératoire.
Risques et complications
En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, il existe quelques risques plus spécifiques à l’articulation de l’épaule :
– Une raideur articulaire peut se développer si la rééducation post opératoire n’est pas bien prise en charge.
– Des réactions inflammatoires post opératoires peuvent occasionner des douleurs importantes et un ralentissement de la rééducation. Ces réactions enraidissantes exacerbées correspondent soit à une algodystrophie, soit à une capsulite rétractile. Ces complications restent longues à guérir mais ne laissent qu’exceptionnellement des séquelles
- La survenue d’une infection de l’articulation reste exceptionnelle puisque le geste chirurgical est réalisé sous lavage arthroscopique . Cette complication connue nécessite un lavage de l’épaule et une antibiothérapie dont la prescription et la durée du traitement dépendent du germe en cause. Un suivi par un infectiologue sera alors impératif.
- La persistance des douleurs articulaires ou la non cicatrisation des tendons à l’os sont aussi des possibilités à envisager bien qu’elles soient inhérentes à la pathologie initiale.
- La cicatrisation du tendon à l’os n’est pas obtenue dans tous les cas, elle est de l’ordre de 60 à 80% des cas. Cette cicatrisation dépend de plusieurs facteurs comme la taille et l’ancienneté de la rupture, la qualité du tendon ou encore l’âge. En cas de non cicatrisation du tendon à l’os, le résultat sur la douleur n’est pas forcément altéré, mais la récupération de la force au niveau de l’épaule n’est pas complète toutefois le résultat est souvent quand même satisfaisant par rapport à l’état clinique initial.Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive. Votre chirurgien donnera toute explication complémentaire et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention.
Quels sont les résultats attendus de l’opération
Les résultats de cette technique sont reconnus comme très bénéfiques puisqu’on retrouve un soulagement de la douleur et une amélioration de la fonction au niveau de l’épaule dans plus de 90% des cas.
Le délai de la disparition des douleurs est très variable en fonction de l’état pré-opératoire et des différents types de rupture tendineuse.
La récupération complète de la mobilité et de la force musculaire surviennent en général entre 3 et 6 mois.